On retient son souffle à chaque parution de la côte, et on le libère de soulagement car l’action Total est enpleine progression (le jour où j’écris, elle atteint 43,19€)… Allez, encore quelques efforts et les effets de lacrise seront oubliés !
En attendant nous vivons, ou certains vivent, au rythme de ce poumon collectif qui se gonfle ou se dégonfleselon l’humeur fugace du flux d’informations distillées de par le monde à travers nos étranges lucarnes ! Mais qui maîtrise quoi ? Les banquiers, les industriels, les Etats, les homeless, …
- Ca se gâte du côté du Bhoutan, du Sikkim, du Ladakh ou du Tibet, c’est la panique chez les traders.
- Un grand de notre monde bouge le petit doigt dans la bonne direction et hop, le niveau de l’indice grimpe derechef comme s’il venait de recevoir une bouffée d’oxygène … vous me direz qu’à ces altitudes himalayennes, c’est pas de refus !
Et donc cette donnée mathématique incrustée au bas de mon écran représente tout à la fois un résumé desnouvelles et un jugement silencieux sur la respiration du monde. Et, je trouve cela fort déprimant que mon ‘intellect’ soit phagocyté, parasité par une information affichée enpermanence et qui ne traduit rien d’autre que l’intérêt (pertes ou bénéfices) des actionnaires, c’est-à-direqu’elle est offerte à tout le monde alors qu’elle n’intéresse que 10 % des français … les actionnaires ! Et, saufavis contraire, la Bourse ne reflète en rien l’intérêt général d’une société. Il y a quelques années, la Bourse était au plus bas alors que la France était au plus haut ! Idem chez Elf, TotalFinaElf puis Total !Donc vivre au gré de l’érection de ce monument qu’est devenu cet étalon du bonheur à la fois collectif etcommun qu’est le CAC 40 montre combien nous sommes conditionnés par l’idéologie. Nous sommes de vraiescréatures de Pavlov qui réagissent aux messages qu’un cercle de créatures initiées crée pour gérer notrebonheur ou notre malheur (selon les degrés du bonheur) de l’ensemble !Est-ce parce que le PDG de Total est allé en Angola que l’action monte et par la même incrémente le CAC40 qui fait le bonheur des détenteurs d’actions? Peut-être, mais alors comment contribuer au bonheur duplus grand nombre ?Aussi, pour nous sortir de cette obsession, affichons d’autres infos, d’autres messages qui certes ne font pas forcément le bonheur des gens mais qui les interpellent positivement. Souvenons-nous, par exemple, des panneaux lumineux installés sur la Tour Eiffel et qui décomptaient les jours nous séparant de l’an 2000 ou autres indicateurs qui vous agréeraient … vous avez bien des idées.Choisissez sans arrière pensée car, soyez convaincus que tous les indicateurs chiffrés, que vous souhaiteriezvoir affichés, sont tout aussi légitimes que le CAC 40 et si vous désirez vous vitaminer avant l’hiver vouspouvez toujours essayer le yarsagumba mais achetez le par les « achats groupés », vu le prix !
A suivre …
1 En tibétain, yarsagumba signifie « insecte d’hiver – plante d’été ». Cordyceps sinensis (son nom latin) est une créature de sciencefiction. Il passe du règne animal au règne végétal en surgissant de son hôte, la chenille qu’il vient de tuer. A maturité, gros comme la mined’un crayon, le yarsagumba disperse des milliers de spores et au printemps, l’eau de fonte des neiges les entraîne sous terre, où la chenilled’un papillon de nuit les ingère. Le parasite, peu à peu, va la dévorer vivante et quand elle n’a plus rien à donner, le champignon carnivorel’achève en faisant éclater sa nuque et poursuit sa croissance par le chemin qu’il s’est frayé ! L’histoire remonte à 1500 ans. Elle met enscène un caravanier tibétain qui au passage des cols constate que ses yacks les plus fringants se gavent d’une drôle d’herbe sombre,épaisse … Vu de près, c’est plutôt un champignon sans tête. Le caravanier en ramasse et rentré au village, prudemment, il en consomme etsent ses forces revenir. La légende du yarsagumba est née. Aujourd’hui, il est vendu aux milliardaires japonais et chinois à 30.000€ lekilo (2€ l’un chez le grossiste à 4.000 mètres d’altitude et un kilo représente environ 2.800 champignons !) mais il est vrai qu’il se méritecar cueilli à 5.000 mètres, par -10°C, et en voie de raréfaction ! D’après un commerçant de Shanghai le champignon permettrait de luttercontre l’impuissance, la tuberculose et le cancer !