Patrick, lou bearnés !
(Patrick le béarnais)

Patrick, rugbyman, ancien deuxième ligne au sein du Saint-Jean-de-Luz Olympique a développé un jeu assez remarquable sur les terrains béarnais de Lacq et Pau.

Premier test match à Lacq.

Première mi-temps.

C’est sa deuxième visite sur le site de Lacq, il y était déjà venu à l’âge de 11 ou 12 ans lors d’une sortie scolaire.

Il y revient comme patron de Total et, qui sait, peut-être fera-t-il reconstruire le célèbre « Pavillon des visiteurs » qu’il a dû connaître et qui a vu défilé pratiquement tous les scolaires de l’Aquitaine, de Midi Pyrénées et sans doute d’ailleurs ?

Donc, voici Patrick face au maul formé par des héritiers de TEPF (Total Exploration Production France), des politiques de tous poils et de tous bords, des édiles, des masses laborieuses, des populations locales. Cet impact player costaud et conquérant se démène dans le ruck qui suit, gratte la béchigue et plante l’essai. Selon les dires de certains qui autour de la pelouse entendent le français, le béarnais et le sous-entendu, reste à voir s’il va transformer l’essai, le bougre ! Calmement, posément, le ballon est envoyé entre les pagelles et le score s’affiche : 400 millions d’euros pour la dépollution des sols.

« Une enveloppe de 400 millions d’euros sera consacrée à la dépollution des sites à raison de 30 millions/an et on prendra le temps qu’il faut, c’est-à-dire peut être 6 ou 7 ans de plus et nous irons jusqu’au bout !

La pause annoncée dans un premier temps pour cause de conjoncture difficile relèverait d’une communication approximative : mes ingénieurs ne sont pas très bon pour la ‘com’ déclare le DG de Total ! ». Elle est bien bonne !

« Le DG n’a pas occulté la question de l’impact sur les sous-traitants… on va gérer ça et, s’il faut 5 millions de plus … et sur le terrain, RETIA, filiale de TOTAL est censée rester jusqu’en 2019 pour continuer à dépolluer. Actuellement RETIA a dépollué plus d’un quart des surfaces (70 hectares) et doit continuer et aussi boucher 2 puits à Lacq et Jurançon. »

Deuxième mi-temps.

A peine remis du 1er essai, tout l’aréopage est témoin d’un percutant pick en go suivi d’une biscouette assassine qui permet de planter un magistral deuxième essai. Et le score s’affiche : « TOTAL reste actionnaire de la SOBEGI (Société Béarnaise de Gestion Industrielle) pour 30 ans et finalement tant que la plateforme ne sera pas à l’équilibre !

Et, pour le moment le pétrolier garde son statut d’actionnaire majoritaire (60% contre 40% pour Cofely, groupe GDF-Suez) Les masses laborieuses, les salariés, … reprennent leur souffle mais des efforts devront être faits et, par toutes les parties en présence. Patrick énonce clairement qu’il faut réfléchir, travailler le business plan et les 5 à 6 millions de pertes évoqués relèvent d’après lui d’un défaut de jeunesse

Et ben oui, on ne succède pas ni à Elf, ni à TEPF, ni à TOTAL en s’accrochant des rosettes au veston ! Maintenant, regardons d’un peu plus près cet engagement pour 30 ans car je crois que notre deuxième ligne a enfumé l’équipe d’en face. Ni vu, ni connu, je t’embrouille car en fait Patrick n’a fait que renouveler des vœux passés lors de la création du Cluster30 prévu pour durer 30 ans. Bravo, mais bon, ayons confiance car le DG a déclaré « qu’il faut laisser du temps au temps (cela me rappelle quelqu’un) mais que TOTAL ne bâclera pas sa copie béarnaise ». Lacq est l’ADN de TOTAL !

Deuxième test match à Pau.

Première mi-temps.

C’est sa deuxième visite sur le site du CSTJF. « S’il a failli prendre des responsabilités sur le Bassin de Lacq, c’est bien au Centre Feger qu’il a travaillé pendant 10 mois au milieu des années 90 … ? Oui, 10 mois, il parait qu’il y tournait en rond. Aussi doit-il être content que le CSTJF quant à lui, tourne rond aujourd’hui! Donc, voici Patrick face à l’équipe du CSTJF, la partie est plus cool, il y a comme une relation de subordination entre les acteurs. Alors sans forcer, Patrick plante l’essai, presque un essai assassin car la besace s’est un peu dégonflée, l’impact player a besoin de reprendre son souffle :

Bonus défensif :

• Pas d’ingénieurs en plus, les embauches sont actuellement gelées, l’effectif restera à 2.800 employés sur le site. • Pas de travaux immobiliers tels parkings ou passerelle.

Bonus offensif :

• Le Centre est conforté dans son rôle
• Le Centre des mesures physiques sur les roches prévu à Artigueloutan va recevoir un coup de pouce (5 millions investis et 10 emplois crées.
• Le super calculateur PANGEA va être boosté, il va péter de pétaflops !

« C’est sur ce Centre que nous fondons notre activité centrale qu’est l’Exploration-Production. Mais nous sommes là pour faire de la Recherche, pas de l’immobilier ! ».

Deuxième mi-temps.

Allez, bon, la balle au centre, on entame la deuxième mi-temps. Et là aussi, il semblerait qu’il ait déjà rencontré ses interlocuteurs sur d’autres terrains. Patrick et le capitaine de l’équipe adverse, le Maire de Pau, se seraient rencontrés en classe prépa à Montaigne à Bordeaux et ont, semble-t-il, cohabité au sein du gouvernement Balladur (1993-1995) où l’un était ministre de l’Education nationale et l’autre travaillait dans différents cabinets et notamment celui de François Fillon. Juste un aparté : c’est bien sous Balladur, qu’un PDG, non issu du corps, est venu diriger ELF … qui a été avalée toute crue par TOTAL … souvenir, souvenir ! Donc, facile de chez facile, Patrick plante un essai cathédrale ! Le score s’affiche : l’aide accordée au club de rugby de la Section paloise passe de 2,5 à 4,5 millions d’euros. « Ensuite, Patrick espère que les ‘vert et blanc’ feront une bonne saison parmi l’élite du rugby français regroupée dans le Top 14.

Troisième mi-temps.

C’est la fin du tournoi, le vainqueur est récompensé, Patrick s’en retourne à Paris avec sa breloque, la médaille d’or de la Ville de Pau.

« Un hommage parce que c’est Total, parce que c’est vous, parce que c’est nous a décliné le Maire de Pau … qui lui aussi, comme chez Total manie la trilogie avec plus ou moins de bonheur ! » « Ce à quoi le DG a répondu : nous serons là longtemps, autant que durera TOTAL … l’histoire du groupe Total est ancrée dans le Béarn et à Pau en particulier … et le futur le sera aussi assurément. »

Et voilà, nous espérons d’autres voyages, surtout pour Lacq et le SICTAME ne manquera pas de le rappeler à Patrick Pouyanné, DG et futur PDG de TOTAL

A suivre …

Termes rugbystiques :
Maul : groupe pénétrant.
Impact player
: jocker qui rentre en cours de partie pour amener du sang frais à son équipe.
Ruck : les joueurs se tiennent debout, se bousculent, se poussent, luttent.
Béchigue : ballon en occitan.
Pick en go : Ramasse et avance … on gratte le ballon au sol et on avance.
Cathédrale : terme employé pour désigner un plaquage avec retournement du joueur … ce qui est interdit mais bon, pour la narration, c’est pratique !

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