Ce lundi matin, 14 octobre 2013, dans la salle de contrôle TE&PF de l’usine de Lacq (UDL), le compteur
volumétrique affiche zéro = ‘0’. C’est la fin de la production de gaz à l’UDL !
Le gaz commercial produit à l’usine de Lacq ne circule plus dans les tuyaux !
C’est la fin d’une aventure commencée par la SNPA en 1949 avec la découverte d’huile dans le gisement de Lacq supérieur, la découverte de gaz en 1951 dans le gisement de Lacq profond (3.500m) et la mise en production du gisement en 1957.
Hommage soit rendu aux brillants dirigeants-ingénieurs de la SNPA qui, contre vents et marées, ont pris la
décision de mettre en production un gisement qui posait de nombreux problèmes techniques pour lesquels les
solutions étaient à venir. Sans oublier que certains puits ont été forés dans un milieu peuplé de petites
exploitations agricoles et d’autres proches de la banlieue habitée de l’agglomération paloise.
Certes, quelques nuisances classiques en ont résulté mais, pendant 62 ans, les vaches ont continué à paître
paisiblement et le maïs à pousser généreusement en terre béarnaise.
Grâce à Lacq :
- une ville nouvelle, Mourenx, est sortie de terre ;
- des milliers d’ouvriers, de techniciens et ingénieurs ont convergé vers le Béarn, assurant un essor démographique et économique à une région plutôt défavorisée ;
- l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) a vu le jour ;
- la ville de Pau est devenue une capitale pétrolière connue du monde entier avec son Centre Scientifique et Technique Jean Feger qui, pilotant toutes les opérations du Groupe Total, est devenue une capitale européenne des géosciences.
Mais tout cela perdure, malgré le compteur à zéro ! Et de plus, dans la région, sur le site d’emplois, nous avons
confiance en l’avenir car l’exploitation de gaz acide de Lacq n’est pas achevée … onze puits d’extraction du gaz
sont conservés pour fournir en gaz épuré et en hydrogène sulfuré les industriels installés sur la plate-forme de
Lacq. Sur ces onze puits, cinq sont dédiés à la production de gaz via le projet Cluster LCC30 qui produira du gaz
pendant 30 ans.
Une question quand même : et si Total découvrait du gaz de schiste dessous ou à côté, la compagnie pourrait-elle l’exploiter en vue d’apporter une indépendance énergétique, même partielle, au Pays ? Car, à Lacq, il a fallu une société volontariste et solidaire qui n’avait pas peur de prendre des risques mûrement réfléchis pour valoriser cette immense découverte.
Allez, Total, en avant … en paraphrasant Gaston Phébus !
Sources : Net, Amicale des Foreurs, La république des Pyrénées et mon vécu à l’UDL