1939 : Suite à la découverte de Saint-Marcet, le C.R.P.M. (Centre de Recherche du Pétrole du Midi) est transféré de Montpellier à Saint-Gaudens et deviendra, en 1941, la R.A.P. (Régie Autonome des Pétroles).
A de Monzie, ministre des travaux Publics vient visiter le chantier et décore J.H. de Vries de la Légion d’Honneur.
1940 : C’est la guerre, expulsion des pétroliers français qui travaillaient en Roumanie. La plupart d’entre eux arrivent à la R.A.P. (Pierre Angot reviendra en France fin 1940/début 1941 et sera le premier président de la R.A.P.)
1941 : le 12 avril, le décret d’application officialise la fin du C.R.P.M. et c’est donc la vraie naissance de la R.A.P.
Naissance de la R.A.P.
Le vif intérêt pour la structure de Saint-Marcet et par suite, de la zone nord-pyrénéenne et l’attraction pour les capitaux privés de participer aux recherches de pétrole incitèrent l’Etat à s’assurer le bénéfice de la magnifique découverte faite par un de ses services tout en permettant aux capitaux privés de participer à ce nouveau champ d’activité. Dans ce but, deux lois furent promulguées :
- La loi du 18 juillet fixa les dispositions suivantes :
- La recherche et l’exploitation d’hydrocarbures sont réservées à l’Etat à l’intérieur d’un périmètre délimité par des droites joignant : Mimizan (Landes), Agen, Albi, Quillan, Foix, Montesquieu-Avantès, Lannemezan, Pau, Bayonne. Ce périmètre, qui couvre toute l’Aquitaine, a une superficie dix fois plus grande que le périmètre de la R.A.P. qu’il englobe.
- La R.A.P. continue à exercer pour le compte de l’Etat la recherche et l’exploitation des hydrocarbures à l’intérieur du périmètre qui lui a été attribué par décret du 24 août 1939.
- La mise en valeur du restant du grand périmètre pour le compte de l’Etat peut être confiée par ce dernier à une ou plusieurs Sociétés de son choix.
- La loi du 10 novembre complète celle de juillet en instituant une société d’économie mixte à participation majoritaire de l’Etat, la S.N.P.A.
A cette date, la Régie aura foré 7 puits. Elle possède 6 appareils “Rotary” et son effectif est de 15 ingénieurs géologues et maîtres-sondeurs, 43 employés et 255 ouvriers.
1942 : C’est le début de l’exploitation de Saint-Marcet et la R.A.P. confie à la C.F.R. (Compagnie Française de Raffinage) l’installation de l’usine de dégazolinage de Peyrouzet à 15km à l’ouest de Boussens, pour transformer le gaz humide en gaz sec.
1943 : Faute de trouver à Saint-Gaudens des terrains nécessaires à son développement, la R.A.P. transfère :
- ses ateliers d’entretien et de réparation du parc d’appareils de forage de Saint-Gaudens au lieu-dit Estarac à Boussens et, ses bureaux, juste à côté, dans une ancienne poudrerie.
- c’est la guerre, la R.A.P. doit cohabiter avec la Kontinentale Oel Aktien Gesselschaft, car les allemands manquent de pétrole et ils occupent la zone libre (ils ont déjà mis la main sur le petit gisement de Gabian qui produit 300t de pétrole en 1943). La K.O. a emmené 5 appareils “Rotary” qui travaillèrent principalement hors de la structure de Saint-Marcet (bien qu’ils aient, d’après le foreur Jean Sensebé, travaillé sur SM7).
1944 : La R.A.P. crée à Latoue, sa propre école de maîtres-sondeurs.
1946 : Le gaz de Saint-Marcet arrive à Saint-Gaudens et à Pau.
1948 : La R.A.P. finit la construction des Grands Bureaux à Boussens.
1949 : La R.A.P. a foré vingt puits sur Saint-Marcet.
- La R.A.P. pour faire face à l’augmentation de la demande, met en service, l’U.D.B. (Usine de Dégazolinage de Boussens), achetée «clés en main’ au Texas. L’usine démarrera au printemps et traitera 1.200.000 m3/jour de gaz de Saint-Marcet. Dans l’année, création aussi, à Boussens, de l’A.G.P (Société Auxiliaire des Gaz de pétroles) pour l’enfûtage des produits G.P.L. (Gaz liquéfiés : butane et propane). A l’époque cette usine était la plus puissante et la plus moderne d’Europe.
- La R.A.P. transfère sa Direction Technique de Saint-Gaudens à Boussens.
1950 : La R.A.P. emploie un effectif de 1.100 personnes réparties comme suit : 85 ingénieurs ou géologues, 30 contremaîtres de forage ou maîtres-sondeurs, 120 agents de maîtrise, 865 ouvriers et employés.
1953 : La R.A.P. ouvre un Bureau à Paris, transfère ses Directions Générale et Administrative de Saint-Gaudens à Boussens et crée une filiale la C.R.E.P.S. (Compagnie de Recherche et d’Exploitation du Pétrole au Sahara) dont la R.A.P. détient 65% du capital.
1954 : La C.R.E.P.S. fait avec le forage du Djebel Berga, sur le permis d’In Salah, la première découverte d’hydrocarbures au Sahara.
Boussens devient la Base logistique pour la recherche pétrolière de la R.A.P. au Sahara.
1956 : Découverte d’huile à Edjeleh au Sahara, puis les champs de Zarzaitine, Tiguentourine, Tin Fouye.
1965 : L’évolution des effectifs de la R.A.P. est impressionnante, ils passent de 84 personnes en 1938 à 1.546 en 1965. A titre d’exemple en 1950, la R.A.P. utilise un effectif de 1.100 personnes réparties comme suit : 85 ingénieurs ou géologues, 30 contremaîtres de forage ou maîtres sondeurs, 120 agents de maîtrise, 865 ouvriers spécialisés.
La R.A.P. aura foré à Saint-Loup, Gensac, Plagne, Saint-Marcet, Proupiary, Labarthe, Aurignac, Richou, Saint-Plancard, Castillon, Muret, Bresse, Mondilhan, Dreuilhe, Clarens …
1966 : Les fusions :
- 1er janvier, fusion de la R.A.P. et du B.R.P. qui donne naissance à l’E.R.A.P. (Entreprise de Recherche et d’Activités Pétrolières)
- 1er Juillet, l’E.R.A.P. crée une société qui est son maître d’œuvre délégué en matière d’exploration-production : la S.O.F.R.E.P. (Société Française de Recherche et d’activités Pétrolières).
Mais l’aventure continue à Boussens avec l’E.R.A.P.
1968 : La S.O.F.R.E.P. devient Elf-R.E.
La R.A.P. ferme définitivement ses bureaux administratifs restés à Saint-Gaudens. La R.A.P. occupait des bureaux dans 7 bâtiments : immeuble Gardes (rue Raynard), immeuble Lafaye (rue Raynard), immeuble Latour (rue Victor Hugo), immeuble Larrard (27 rue de la République), immeubles Bougues et Masset (rue Jacques Lepêtre), immeuble Touron (place Armand Marrast).
Les laboratoires de Géologie venant du B.R.P et de la R.A.P s’installent à Boussens.
Création à Boussens d’un Centre de formation professionnelle qui sera inauguré en 1969.
1970 : Création au Fourc, près de Boussens, d’un Centre d’essais de matériel pétrolier. Il sera fermé en 1995 lors du départ des laboratoires de la Direction Production de Boussens à Pau. En 1971, la mise en place d’une canalisation est envisagée pour alimenter en gaz naturel la sonde école de Elf-R.E. sur le forage de Fourc1 à Roquefort sur Garonne. Cette conduite sera raccordée sur le pipe Boussens / Saint-Gaudens qui appartient à Elf-R.E (décret du 19/03/57 paru au JO du 07/04/09). La fourniture des quantités de gaz nécessaire sera assurée par les gisements de Lacq et/ou Saint-Marcet.
Création de Mission France à Boussens.
1971 : Le gouvernement algérien crée sa propre société pétrolière, la SONATRACH dans laquelle ELF-RE garde des intérêts minoritaires et perd son rôle d’opérateur. La Direction Générale abandonne les champs sahariens ce qui entraîne la fin de l’activité logistique du C.R.E.P.S. Tous les effectifs sont revus à la baisse et celui de Boussens passe de 760 à 539 : 26 ingénieurs, 195 ETAM et 318 ouvriers.
1976 : Le 1er septembre ELF-RE (Branche Exploration-Production) fusionne avec la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine (S.N.P.A.) pour constituer la Société Nationale Elf Aquitaine (Production) filiale à 100% de la Société Nationale Elf Aquitaine. Le groupe Elf Aquitaine prend une dimension internationale et s’assoie, en France, sur 4 sites : Paris, Pau, Lacq, Boussens.
1977 : Regroupement à Boussens de l’ensemble des activités Exploration/Production Métropole d’Elf Aquitaine.
1987 : Création à Boussens d’une Banque Centrale d’Information (BCI) mais, transfert à Pau du Laboratoire de Géologie et du Service de Mesures Pétrophysiques..
1988 : Inauguration le 5 décembre, du nouveau Centre de Formation sur la colline du Pradet, le C.I.S.F.A.B. (Centre International de Séminaires et de Formation André Bouillot).
1989 : Création de la Direction Exploration Production France (D.E.P.F.), regroupant Mission France et la Direction des Exploitations de Lacq. Le Directeur est basé à Boussens.
1992 : Le puits SM 23 (ou SMP 1) est toujours en production.
1993 : Le 5 février, annonce au CCE de la délocalisation totale de l’Etablissement de Boussens. Le fort mouvement revendicatif du 12 février fait reculer le projet.
1994 : Privatisation du Groupe Elf Aquitaine. Annonce de la réorganisation de la D.PRO (Direction Production) et du transfert de ses activités “boussinoises” sur Pau. Un effectif minimum sera conservé sur Boussens jusqu’en 1998.
1995 : Départ des Laboratoires D.PRO de Boussens vers Pau et fermeture du centre d’essais du Fourc.
1996 : Il reste 184 agents sur le site.
1997 : Le 31 mai après le Conseil d’Administration, E.A.P. (Elf Aquitaine Production) est scindée en plusieurs sociétés notamment ELF EP et E.A.E.P.F.(Elf Aquitaine Exploration Production France). Boussens perd encore 43 agents.
2009 : C’est le 70° anniversaire de la découverte de Saint-Marcet.
Il reste, ce 10 septembre 2009, en tout et pour tout 7 agents à Boussens {6 à Géosciences et 1 à FEI (Division Finance Economie Informatique).