Et vive la Rentrée !

Et nous revoici, nous revoilà avec la pêche, peau et tout !
Tant mieux car autour de nous l’ambiance est plutôt morose.
A quoi cela tient-il ?
Aux barbus qui bricolent l’atome alors que le monde entier se souvient des dégâts de ‘Little boy’1 ?
Aux divers tsunamis naturels, politiques, terroristes, etc…, qui submergent la planète au moment où l’on découvre une 10ème planète du système solaire ?
A nos gazelles qui à Helsinki sont restées bronzées au lieu d’être dorées ?
A Zizou qui doit booster les bleus alors que tout le monde se fout de l’avenir footballistique de Mourenx ?
Aux autoroutes que l’on va privatiser pour trouver de l’argent de poche alors qu’il suffit de jouer à l’Euro millions ?
Au terrorisme inique qui ensanglante le monde alors que l’IRA dépose les armes et qu’on flingue un brésilien dont le visa était expiré ?
Aux raffineries obsolètes qui tombent en panne alors que le prix à la pompe s’envole ?
Aux puits de pétrole qui se tarissent alors que la bourse flambe ?
Au Livret A qui baisse à 2% alors que l’action TOTAL bat des records ?
Encore que ça, « nom d’un pipe-line », c’est plutôt bien de voir une entreprise qui pète la santé !
Ca gaze, comme ils disent à Lacq, et en ce qui les concerne, cela laisse du temps pour réussir leur ré-industrialisation encore que, avec la sécheresse qui peut dire quel sera l’avenir du maïs et du colza, bases des carburants bio ? Mais adoptons la positive attitude et croisons les doigts car nous sommes des veinards, surtout ceux qui ont des stocks-options et qui actuellement enfouillent dans les 50€ par action. Dame, encore faut-il en avoir des stocks, mais tout le monde n’est pas capable de les gagner avec la sueur des collaborateurs, seuls quelques élus savent se faire des coucougnettes2 en or pendant que le reste de la troupe déprime (cf. les différentes études diligentées par la DRH).
Ça gaze aussi du côté de l’état qui, profitant de l’anesthésie estivale, accélère la vente des bijoux de famille3 en vendant les titres France Télécom, en ouvrant le capital GDF et en essayant de privatiser les sociétés d’autoroute.
Mais que va-t-il faire de ce pactole ?
Ben, c’est comme chez TOTAL, au bout d’un moment, on ne sait plus quoi en faire, à ceci près qu’il est exclu d’affecter cet argent au « social ». Sauf à aider les mesures sociales parrainées par le patronat, par exemple :
– faire travailler les apprentis mineurs la nuit, le dimanche et les jours fériés,
– créer les 2 ans de probation,
– crier haro sur le pôvre travailleur pauvre car si chez nous, dans notre douce France, il y a un chômage massif, c’est parce que les salariés sont trop protégés et trop payés ! Et cela au moment où la bourse flambe et que la vente des carburants rapporte un pognon pas possible à l’Etat !
Comme d’habitude, l’été se révèle donc propice aux entourloupes, mais bof, il y a toujours les restos du cœur et la péniche de l’armée du salut, alors pas de panique d’autant que sur Pau, Emmaüs double son implantation !
Bo, vous allez me taxer de pet-de-loup4, alors j’arrête, et comme c’est l’heure du goûter, je vais me confectionner un pain « inché »5 que je vais déguster avec un bon raisin bien frais ; je vous invite à en faire autant car, si cela donne une haleine de chacal, vous acquerrez en contre partie force et ruse du Gascon. Cela vous servira pour la prochaine rentrée sociale et en attendant, pour être au top, lisez l’interview de Jérémy Rifking6 dans la revue ‘Politique Internationale’ du mois d’août.
1 Nom de la bombe à l’uranium larguée par le B-29 « Enola Gay » sur Hiroshima le 6 août 1945 ; « Fat man » est celle au plutonium sur Nagasaki, le 8 août.
2 Célèbre friandise paloise
3 Titre de la Dépêche du Midi
4 Vieux professeur radoteur
5 Quignon de pain légèrement salé avec du gros sel, frotté avec un ou deux beaux caïeux de Lautrec et arrosé d’un filet d’huile d’olive extra vierge
6 Économiste et sociologue américain qui adjure les Européens de ne pas chercher à imiter un rêve américain qui ne tient plus ses promesses. Il ajoute qu’en Amérique du Nord, dans une économie dérégulée et privatisée, le vrai chômage est pratiquement aussi élevé qu’en Europe (9%), que le nombre de travailleurs pauvres ne cesse d’augmenter et que, dans toute l’histoire américaine, les inégalités n’ont jamais été aussi grandes.

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