Devenu ‘soho’1 depuis quelques temps, ce soir de la chandeleur, je ‘slunchais’2 tranquillement de pets de nonne tout en dégustant le tract0 sur « l’AN I de la démocratie », si bien traité (sans flagornerie) par le DCS du syndicat, que je me suis dit, n’écoutant que mon ‘soi-mêmisme’3, qu’il fallait en remettre une couche ! L’entreprise est d’autant plus ardue qu’il est maintenant interdit de ‘késmo’4 chez le bougnat du coin, haut lieu d’inspiration autour d’un petit noir; le petit blanc obligeant à souffler dans l’alcootest !
Ce qui est agaçant, dans ce dossier, c’est que la représentativité syndicale dépend pour beaucoup, certes des irréfragables qui ne veulent pas partager le gâteau, mais aussi de cette palanqué de requins qui naviguent dans les administrations françaises et qui vivent, confinés dans leur sphère d’incompétence technocratique sans jamais avoir ressenti l’amande du réel craquer sous leurs dents de prédateurs ! Quand et par qui seront-ils reprogrammés ?
Voilà pourquoi, entre autre, aujourd’hui, un syndicat, pour être qualifié d’irréfragable, doit souscrire à ce critère totalement suranné : « l’attitude patriotique ». C’est l’exemple caricatural de l’obsolescence de ce système fondé en 1966 : pour être reconnu représentatif, un syndicat doit avoir fait preuve d’une attitude patriotique pendant la Seconde Guerre mondiale. Je ne suis pas historien mais, comme tout un chacun, j’ai entendu parler des difficultés qu’ont eu certains irréfragables à démontrer, à expliquer leur attitude patriotique, les uns un peu gênés aux entournures par le pacte germano-russe, d’autres par le travail forcé au pays des casques à pointe ! Vraiment de l’Histoire ancienne !
Avec l’extinction des poilus5 de 14/18, il est temps de solder le ‘patriotisme syndical’ de 39/45 pour ouvrir les portes aux nouveaux poilus, que nous sommes, qui véhiculent d’autres idées syndicales car, comme l’a constaté le Ministre Gérard Larcher : « Les règles actuelles de représentativité ne répondent plus aux réalités de notre société et affaiblissent davantage la légitimité des organisations syndicales qu’elles ne la renforcent ». D’ailleurs, suite au décor planté par le rapport Hadas-Lebel en mai 2006, le Comité économique et social dans un avis destiné au premier ministre en novembre 2007 proposait de « changer les règles de la représentativité syndicale en se basant sur les choix exprimés par les salariés lors d’une consultation nationale ».
Clin d’œil de l’Histoire ou pas :
l’an I de la démocratie a démarré à Versailles,
la notion de représentativité syndicale est apparue pour la première fois en 1919 dans le Traité de Versailles qui évoque la notion d’organisations représentatives6 qui doivent désigner des délégués non gouvernementaux à la Conférence Internationale du Travail organe de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Clin d’œil du SICTAME-UNSA, nous sommes prêts à retourner à Versailles.
De tous les critères, celui de l’audience semble être le plus juste, le plus équitable.
Mais quelle audience, à quelles élections, s’interrogent ceux qui doivent partager la galette ? FO souhaite baser le niveau d’audience sur les résultats du scrutin aux caisses de Sécurité Sociale, des élections non renouvelées depuis 1983 (sic !) ; d’autres syndicats choisissent les élections prud’hommales (en décembre 2008) ou les élections professionnelles. Et le Medef ? Et l’Etat ? Et les syndicats tels l’UNSA qui frappent à la porte de la confrérie des irréfragables et qui ne sont pas invités autour de la table ?
Que choisir ? Car derrière cette représentativité se cachent le financement7 des syndicats et les petits à côtés de certains élus qui président ou qui dirigent paritairement tels ou tels organismes. Et oui, que voulez-vous, tout le monde aujourd’hui veut faire ‘bling bling’8 !
Ce qui explique qu’il y a un an, seuls CGT et CFDT avaient signé une lettre à l’adresse des députés pour leur demander de voter la réforme de la représentativité. Les autres sont plus discrets, sont-ils divisés ou n’ont-ils aucune envie de partager le pactole avec l’UNSA !
Et cette guéguerre des irréfragables contre l’UNSA va se nicher même chez les retraités. Tenez, pour la prochaine manif intersyndicale, la journée d’action des Retraités et bien l’UNSA ne peut pas signer le communiqué commun car une confédération irréfragable s’y oppose, même si cette confédération accepte la présence de l’UNSA Retraités aux réunions, sur la banderole et dans les délégations !
C’est coton, hein !
Surtout qu’en fait, la réalité de la difficulté de la réforme est qu’ « on ne peut parler d’accord gagnant-gagnant car, cette fois-ci, les observateurs savent qu’il y aura des perdants ! ». Surtout si l’Etat suit le rapport Attali qui fixe la barre de la représentativité à 12% et 15% en terme d’audience alors que selon la DARES 9, le taux de syndicalisation s’est détérioré depuis les années 70 … mais ces deux notions ne sont pas forcément corrélées !
Comme ils disent, les rugbymen, il va falloir revenir aux fondamentaux car si les syndicats continuent d’avoir des financements autres que les cotisations, ils perdent de leur indépendance, ils deviennent des organes patronaux et étatiques!
Les syndicalistes doivent à nouveau, pour reconquérir leur indépendance, faire suer le burnous et retrouver le chemin des bureaux et des usines pour s’occuper en premier lieu des problèmes individuels des salariés.
En ce qui nous concerne, c’est bien ce que nous privilégions pour faire du score. Et Alain Olive le dit bien, la représentativité de l’UNSA passe par un bon score ! Et, il faut aller le chercher en ‘démarchant’ le public concerné par ces élections et notamment dans la catégorie « privé _ pôle industrie ».
Et bien, ‘Emile, je vous le donne en mille’, savez-vous que le gouvernement (peut-être), le Medef (sans doute) et notre société (c’est sûr) font tout pour emberlificoter la situation.
Vous le savez ou pas, les sociétés sont repérées en France par un code NAF qui traduit leur activité, et bien le code NAF de l’établissement de Pau correspond à une activité « vente/négoce » où est l’industrie là dedans ? Astucieux n’est-il pas ? Et à TE&PF, les listes regorgent de personnel d’encadrement alors que les listes « industrie » reflètent la misère !
C’est sans doute un gag mais, en fin de vie l’U.D.L n’aura que du personnel d’‘encadrement’, je ne sais pas qui va tourner les vannes ? Y a plus d’ouvriers à TE&PF, ma bonne dame !
Ce n’est pas gagné, mais on y croit !
Participez à la démocratie sociale et, comme vous y invite la Constitution,
Adhérez au syndicat de votre choix !
Aidez à l’avènement de l’an I de la démocratie sociale ; rejoignez le SICTAME-UNSA !
Et votez UNSA lors des élections prud’homales de décembre 2008 !
Vingt dioux ! Et, si nous réussissons, pas de libation mais des libations10 !
à suivre …
0 : voir tract du SICTAME du 18février 2008 « 2008, AN I de la démocratie sociale ? ».
1, 2, et 3: voici 3 vocables extraits du livre de Pierre Merle, Les mots à la con, collection Mots et Cie chez Mango Littérature.
1 : acronyme de ‘small office home office’ apparu sur le net en 1999 et désignant des personnes indépendantes qui travaillent à domicile,
2 : Brunch pris le soir. Vocable épinglé par la Croix du Nord le 15/02/2005 … nos grands auraient sans doute parlé de ‘buffet dinatoire’ ?
3 : égoïsme teinté d’égocentrisme, si l’on veut.
4 : fumer en verlan, amis ici, il s’agit du verlan de ‘to smoke’ (Consigné dans ‘Comment tu tchatches de Jean-Pierre Goudaillier chez Maisonneuve et Larose, 1997)
5 : dans son ouvrage « L’argot de la guerre », datant de 1918 et réédité en septembre 2007, le linguiste Alfred Dauzat (1877-1955), mobilisé en 1914, se basant sur l’enquête qu’il réalisa dans les tranchées, propose une histoire du Poilu tout à fait intéressante :
-avant d’être le soldat de la Marne, le Poilu est le grognard d’Austerlitz, « ce n’est pas l’homme à la barbe inculte qui n’a pas le temps de se raser, ce serait trop pittoresque, c’est beaucoup mieux : c’est l’homme qui a du poil au bon endroit, pas dans la main !»,
-le mot Poilu, terme militaire datant de plus d’un siècle avant la Grande Guerre, « désignait dans les casernes où il prédominait, l’élément parisien et faubourien, soit l’homme d’attaque qui n’a pas froid aux yeux, soit l’homme tout court,
-depuis 1941, le terme Poilu désigne pour le civil « le soldat combattant », par opposition à « l’embusqué », qui défend notre sol.
(extrait de l’encyclopédie Wikipédia).
6 : il est admis qu’en droit français le syndicat a une double fonction :
-la défense de ses adhérents,
-la représentation des salariés de façon plus générale (L411-1 du Code du Travail).
Pour mémoire, l’article L133-2 du Code du Travail énumère les cinq critères permettant de déterminer la représentativité d’un syndicat :
-les effectifs, non quantifiés dans l’article,
-l’indépendance par rapport à l’employeur,
-les cotisations qui doivent permettre au syndicat d’être autosuffisant,
-l’expérience et l’ancienneté,
-l’attitude patriotique pendant l’occupation,
La jurisprudence privilégie toutefois deux autres critères :
-l’activité du syndicat,
-sa capacité à se mobiliser.
(Patrice Duponcelle – Avocat spécialiste en droit social)
7 : d’après Dominique Labbé, (Chercheur et enseignant à L’Institut d’études politiques de Grenoble, coauteur de ‘Histoire des syndicats (1996-2006) et de ‘Sociologie des Syndicats », autrefois, les syndicats avaient besoin des cotisations des membres ; aujourd’hui, pour fonctionner, la quasi-totalité des moyens leur sont procurés par les entreprises et les administrations. Le montant annuel des dotations versées par les groupes industriels, les banques, les assurances, la grande distribution est de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros (560.000€ chez Axa, 360.000 chez Safran..). Les organismes de sécurité sociale ou de formation professionnelle, qu’ils gèrent paritairement avec les employeurs, les financent aussi. Mais l’essentiel des aides est constitué par des mises à disposition de personnels…
8 : terme issu du jargon hip-hop et désigne les bijoux et l’accoutrement des rappeurs, mais aussi le style ostentatoire et excessif de leur mode de vie. (En France l’expression est utilisée pour brocarder le locataire de l’Elysée).
9 : Direction de l’Administration de la Recherche, des Etudes et des Statistiques au ministère du Travail, des Relations sociales et de la Solidarité.
10 : au singulier, libation = offrande ; au pluriel c’est faire la fête.