J’ai lu et relu le document « AVAS et SICTAME » qui nous informe sur la transmutation1inversée, or/plomb et, je vous le concède, cela, m’a fait un effet bœuf !
J’imagine assez bien la Direction alchimiste, tenant dans une main un livre aux pages couvertes de formules magiques (probablement le règlement intérieur ou une quelconque charte du bien savoir, du bien faire ou de l’éthique machin truc, machin chose) et de l’autre une lourde cuiller en fer (la férule, la discipline), penchée sur le chaudron intersyndical dans lequel bouillonne des idées interlopes.
Sommes-nous au Moyen-Âge ?
Mais, non, en 2007, dans les étages stratégiques de la Tour Coupole. Dantesque, non ?
Le Général nous prenait pour des veaux, la Direction nous prend pour des bœufs !
Cherche-t-elle la pierre philosophale dans le chaudron? Mais non, mais non, mais non, elle n’espère qu’une chose qui est qu’en remuant le bouillon du chaudron, certains durs à cuire vont être ramollis voire bouillis et neutralisés … comme un ‘touille bœuf’ !
Bien que n’étant pas maître queux, et bien que la cuisine d’outre-channel ne soit pas ma tasse de thé, je pourrais prodiguer en la matière, quelques idées à nos cuisiniers directeurs pour améliorer le brouet. A savoir, pour changer de mixture, je conseille l’excellente soupe anglaise qu’est l’ox tail soup, à base de queue de bœuf ; ou, plus roboratif, la langue de bœuf qui ne manque pas de piquant puis un cœur de bœuf, salade un peu vigoureuse et des cerises cœur de bœuf un peu fermes, etc. Ca ne vaut pas une bouffe au Bœuf sur le toit, mais avec le pognon perdu il faut avoir des goûts adaptés !
Entrevue par l’œil de boeuf de la cambuse, cette tambouille électorale inquiète quand même, sans se faire un sang de bœuf, les adhérents au FCPE.
Car, sans paraître lourde comme un bœuf, la direction est quand même forte comme un boeuf car, bien qu’il y ait, comme une certaine complicité entre l’attelage et le bouvier (certes, moindre qu’entre l’éléphant et son cornac), elle sait bien aiguillonner ! Moi, qui suis de la cambrousse et qui ai vu travailler les attelages de bœufs de trait sous l’aiguillon, je vous affirme qu’ils vont là où vous avez envie qu’ils aillent ! Aucun charisme, ces foutus bœufs !
C’est sans doute pour cela que, bien qu’ayant :
-vanté les qualités gustatives du bœuf d’Aquitaine,
-admiré le bœuf gras promené en grande pompe pendant les trois derniers jours de Carnaval,
-compati devant son écorché peint par Rembrandt,
je préfère, le taureau, animal bien armé, vrai mâle, fier et noble.
La grenouille veut-elle ressembler au bœuf ? Le bœuf veut-il revenir taureau ? Pour les bœufs, il est avéré qu’ils aiment entrer en contact avec les taureaux, pourquoi ?
-Pour les dominer ? Il est vrai qu’au ‘campo’ ou dans l’arène, les ‘toros’, sont encadrés avec des bœufs (‘cabestros’) pour les diriger là ou le majoral veut,
-Pour les ambitionner ? Mais ce voisinage n’est pas sans risque, si l’on croit Hubert Védrines tant il est vrai que « Le pouvoir rend fou. Mais il rend fou, non pas tant ceux qui l’exercent que ceux qui entrent en contact avec les hommes de pouvoir2.
Bon, allez, passons ça ne vaut pas le coup de faire un bœuf, mais il faudrait arrêter de faire des boulettes … de bœuf !
Pour terminer provisoirement ce léger délire ‘éditorialesque’, j’espère ne pas mettre la charrue avant les bœufs en imaginant que le frichti va s’améliorer avec le nouveau chef de cuisine quoique, si les marmitons et, surtout les gâte-sauces ne changent pas, il y a du mouron à se faire côté sauvegarde des intérêts des actionnaires salariés ou pensionnés.
Mais le SICTAME veille, à l’instar des ‘bœufs carottes’ de la Police !
A suivre …
1: Il faudra attendre 1919 pour que Lord Rutheford réalise la première transmutation de l’histoire en jouant à l’apprenti sorcier avec de l’azote qui sous l’effet du rayonnement naturel du radium disparaisse en laissant à sa place de l’hydrogène et de l’oxygène.
(extrait de ‘Je sais tout’ … la science- sur la toile-)
2: Hubert Védrines : Conseiller de François Mitterrand, Ministre des Affaires étrangères sous Lionel Jospin lors de la cohabitation avec Jacques Chirac