Editorial par Jean-Aymon Massié ( re-mixé par JCB).

Avril / Mai, sont, dans notre entreprise les mois où l’on s’agite le plus autour de l’actionnariat salarié et JA-Massiè, adhérent du SICTAME-CGC, Président de l’Association Volontaire des Actionnaires (AVAS) du Groupe TotalFinaElf, s’est interrogé et a livré à son lectorat habituel ses réflexions sur « Vers un Nouveau Dialogue Social ».
(Avec son autorisation je me suis autorisé un remix de ses interrogations et réflexions d’expert).

Les entreprises des pays industrialisés s’orientent vers un nouveau dialogue social facilité par le développement de l’actionnariat salarié, et tout particulièrement les entreprises de l’Euroland quels que soient leur taille et leur rayonnement.

Pourquoi un nouveau dialogue social ? Parce qu’il résulte de la convergence de différents facteurs : d’une part le développement de l’actionnariat salarié, la mutation des entreprises et la vague de fusions –acquisitions, d’autres part les mécanismes de régulation qui tentent de s’implanter avec la panoplie de principes de bonne gouvernance, de développement durable et de charte éthique, destinés à réglementer la globalisation des marchés, et d’éviter que ceux-ci ne deviennent une véritable jungle.
« Le spectre de l’horreur économique » décrit par Viviane Forrester, la pression de l’Europe sociale, la prééminence d’un nouveau cadre juridique et fiscal européen sur le cadre national, impuissant à canaliser des conflits sociaux ( Mark & Spencer, Moulinex, Danone, … ), obligent les entreprises à s’adapter rapidement et organiser un nouveau dialogue social, afin de rester compétitive et d’assurer leur pérennité.
L’année 2002 sera fort probablement celle du changement, pas seulement dans les relations internationales mais également dans le mode de fonctionnement des entreprises sous ses différents aspects : la décentralisation des structures de décision, la responsabilité et le contrôle du management, les contrôles internes, des normes comptables plus strictes et des auditeurs indépendants, les relations avec les actionnaires et surtout un nouveau dialogue social. La sélection des entreprises entre celles qui disparaîtront et celles qui resteront en vie, se fera également sur ces critères.

Que revêt ce nouveau dialogue social ? L’écoute permanente des personnels, la concertation avec les partenaires sociaux et les organisations représentatives comme les associations d’actionnaires salariés, l’information interne régulière et la liberté d’expression des salariés actionnaires, sont dorénavant fondamentales d’un nouveau dialogue social. Ce nouveau dialogue social recherchera à développer la motivation et la performance, à encourager la responsabilité et l’initiative individuelle, à faire respecter à tous les niveaux les contrôles internes et les principes éthiques, au lieu d’entretenir les confrontations dans un schéma suranné de lutte de classe.
Aujourd’hui les jeunes embauchés dans l’entreprise ( lorsqu’il y en a !)ont une perspective de carrière de cinq ans ou guère plus. Ils n’adhérent plus à une culture d’entreprise, mais a un abondement ! Il est vrai que la pérennité de l’entreprise s’inscrit, elle aussi, dans une perspective de moyen terme. Les Groupes d’aujourd’hui existeront-ils toujours demain avec leur propre culture d’entreprise ? A l’exemple de Fina et Elf, que reste-t-il, après la fusion de chaque culture d’entreprise ? Le vainqueur impose sa loi, sans tenir compte des cultures différentes :‘VAE VICTIS’. Cela interpelle et appelle un nouveau dialogue social.

Est-ce possible chez TotalFinaElf ? OUI, les partenaires sociaux le souhaitent, les personnels l’attendent, mais la Direction est seule, maîtresse du jeu !

Est-ce nécessaire chez TotalFinaElf ? OUI car la réussite de la fusion au plan des hommes passe par-là. Attention, notre Groupe est très convoité par ses concurrents, alors il doit être fort et c’est pour cela, que tous les salariés actionnaires ou pas doivent se mobiliser en vue de rétablir la primauté du facteur humain sur les considérations économiques et financières.

Mais, la voie est tracée depuis 1996, lors des travaux du groupe de travail du Commissariat au Plan, animé par le journaliste Jacques Barraux ( Evaluation de la performance des entreprises françaises), les propositions de l’ancien DRH du Groupe Elf Aquitaine, Jean-Luc Vergne, dans le cadre « d’Entreprise et Progrès », avait préparé cette évolution du dialogue social et recommandé de « rétablir la primauté du facteur humain sur le facteur économique et financier. Mais le Groupe EA et son DRH, c’est devenu du très court terme en 1999, alors les idées ont pu passer aux oubliettes.

Sans vouloir lui faire injure, ni offense, que la DRH du groupe qui impose aujourd’hui sa culture réfléchisse au nouveau dialogue social afin de réussir la fusion et d’assurer le développement durable de ce magnifique groupe.

Nous sommes prêts, au SICTAME-CGC, à l’aider pour autant qu’elle veuille bien ne pas nous bouder !

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