Femmes

Ai-je pris un coup de stoemper sur la tête ? Ou suis-je devenu, comme le disent ces dames, macho ? Ou tout simplement jaloux ! Mais pourquoi, diantre, autant de tapage en ce mois de mars, autour de la femme, de la mixité, de l’égalité hommes-femmes ? La femme a-t-elle vraiment besoin d’autant de pub ?
Car enfin :
En général, nous sommes expulsés d’une matrice (sauf les bébés éprouvette). Des fées se penchent-elles sur nos berceaux ? Plutôt une sage-femme ou une gouvernante, puis, selon le cas, nous passons, comme un ballon de rugby, du sein d’une mère à ceux d’une nourrice trouvée sur les conseils d’unerecommandaresse,
pour atterrir dans les mains expertes des grands-mères, voire d’une mère grand.
Ensuite nous connaissons, à la maternelle, notre première maîtresse sur les genoux de laquelle certains d’entre nous braillent à gorge déployée et à partir de là, plusieurs maîtresses se succèdent, au rythme d’une par an. Après, les gens de ma génération connurent le temps trop court du patronage avec quelques abbesses et celui de la puberté avec quelques copines ou cousines pour tomber tout de go sur de revêches professeurs femmes, marquées par la résistance ou/et la déportation, et qui nous inculquaient les valeurs indéfectibles de la République et de la morale…ce qui jurait d’avec les sourires et l’insouciance de nos compagnes de jeux. L’école primaire était géminée : une fille = un garçon !

A cette époque, beaucoup de femmes étaient rentrées dans les usines ou travaillaient aux champs pour pallier le manque de main d’oeuvre disparue au champ d’honneur et nous commencions à entendre parler des exploits de telle aviatrice ou de telle pianiste sportive qui lançait aussi le poids dans les stades entre deux concerts.
Les collèges à la campagne (cours complémentaires) étaient mixtes : une fille = un garçon !
Et nous eûmes à connaître les AFAT, ce personnel féminin des armées qui s’illustrât sur tous les terrains d’opérations militaires.

En ce temps là, nous avions couramment à faire avec l’institutrice, la cuisinière, l’épicière, la boulangère, la pâtissière et la craquelottière, la crémière, la poissonnière et la fille de friture, la ramendeuse, la bouchère, la charcutière, la tripière, la donneuse d’eau, la baigneuse, l’agricultrice, la métayère, la dame patronnesse, la dame de petite vertu, l’infirmière, l’ambulancière, la rebouteuse, la bonne soeur, l’assistante sociale, la doctoresse, la cuisinière, la maraîchère, la blanche, la couturière, la lingère, la repasseuse, la stoppeuse de bas fins, la remmailleuse, la plisseuse, la vélineuse, la dentellière, l’ajoureuse, la raccoutreuse, la culottière, la costumière, la ravaudeuse, la blonde, la corsetière, la brodeuse, la blanchisseuse, la drapière, la bobineuse et la fileuse, l’éplucheuse, la buandière, la petite main, la catherinette, la gouvernante, l’amante, la maîtresse, la sainte, la miraculée, la perle, la trieuse de houille, la chaisière, la brune, la femme du marguillier, la garde barrière, la modèle de peintre, la diseuse de bonne aventure, l’actrice, la goulue, la noire (pas la bière), la poinçonneuse du métro, la majorette, la chanteuse, la diva, la rebouteuse, la femme de ménage, la chambrière, la camériste, la cirquassiène, la dactylo, la dinandière et la taillandière, la doucisseuse de glacesl’épinglière, la pipière, la bergère, la patenotrière, la glaneuse, la pinceauteuse, la porteresse, la sabotière, la sandalière, la verièrel’hirudinicultrice, la rachaneuse, la maîtresse d’armes, la bijoutière, l’épouse, la maman, etc…

Puis l’évolution de la société fit le reste et, où que nous regardions, nous voyons : des femmes médecins (le métier est féminisé à 60 %), des chirurgiennes, des diététiciennes, des pharmaciennes, des techniciennesgalénistes, des inséminatrices, des hongreuses, des avocates, des juges, des juristes, des femmes huissiers, des fiscalistes, des commissaires de police, des agents de police, des substituts du procureur, des femmes clercs de notaire, des notaires, des pompières, des militaires, des gendarmes, des femmes CRS, des catcheuses, des douanières, des pilotes, des commandantes de bord, des aiguilleuses du ciel, des garde-chiourmes pour surveiller les pailleuses, des vigiles, des top-modèles, des misses France, des photographes, des décoratrices, des speakerines, des truquistes, des designers, des directrices de casting, des scénographes, des hot-lineuses, des céramistes, des restauratrices d’art, des factrices d’instruments, des plombiers zingueurs, des maçons, des charpentiers, des forgeronnes, …, des bières ambrées, des galéristes, des stylistes, des maquettistes, des infographistes, des sculpteurs, des correctrices, des cartographes, des monteuses, des journalistes, des exploratrices, des démographes, des historiennes, des sociologues, des entraîneuses, des artistes, des urbanistes, des architectes, des acousticiennes, des professeurs d’arts plastiques, des conservatrices de musées, des archéologues, des aventurières, des commissaires priseurs, des mondaines, des aéronautes, des oenologues, desfontainières, des tanathopractrices, des professeurs, des élues, des syndicalistes, des savants, des sportives, des boxeuses, des catcheuses, des éboueuses, des nez d’orgues de parfumeur, des webmasters, des femmes roughman, des gueuses, des techniciennes de surface, des aubergines, des femmes jockey, des femmes ministres qui vont dans les avions et les sous marins, des femmes ministres ou PDG qui retournent au boulot 3 jours après avoir accouché, des conchylicultrices, des actuaires, des courtières, des comptables, des informaticiennes, des rédactrices, des journalistes, des écrivains, des peintres, des scripts, des puéricultrices, des outplaceuses, des femmes mediaplanners, des terminologues, des femmes yield managers, des chasseuses d’appartements, des chefs de chantier, des assistantes de communication, des animatrices du patrimoine, des cultivatrices, des éleveuses, des fleuristes, des jardinières, des bières de garde, des aquacultrices, des agronomes, des géologues, des assistantes de direction, des secrétaires trilingue, des directrices des relations humaines, des strip-teaseuses, des viticultrices, des sommelières, des gardes pêche, des secrétaires de chancellerie, des polyvalentes, des questeuses, et … des femmes ingénieurs chez TOTAL, qui peuvent être aussi des épouses et des mamans.
Ces ingénieurs, chez TOTAL, sont, on se demande bien pourquoi, objets de sollicitudes, comme si l’espèce devait être protégée ! (Voir article de l’APEC, en fin d’édito)
Mais enfin n’y a-t-il plus d’amazones, de Jeanne d’Arc, de Jeanne Hachette, de statue de la liberté, de Marianne, de Marseillaise de Rude, de Lara Croft, qu’il faille ainsi réduire la femme à des quotas ou à une journée dédiée alors que, par exemple, dans la tranche d’âge des 30-45 ans, elles sont 51,5 % ?
Bon, allez, une brune maltée.

Pourquoi TOTAL cocoone-t-il ses cadres féminins de la sorte ? Parce que, paraît-il, la moitié de ses clients sont des clientes ! Et qu’ensuite, pour avoir accès aux postes de dirigeants, les cadres doivent auparavant avoir occupé des fonctions exposées… Aussi, TOTAL prend soin de proposer ce type de poste à ses jeunes femmes cadres… avant qu’elles n’atteignent l’âge de la première maternité. Et ce n’est pas fini, car TOTAL assure un suivi plus particulier des femmes qui reviennent d’un congé de maternité (on ne précise pas encore l’âge de la première maternité. On pourrait peut-être négocier un protocole ?).
Alors dites moi, avec tous ces avantages paternalistes, pourquoi certaines tsarines en font-elles plus que les tsars … il paraît que c’est pour se faire reconnaître comme l’égale de l’homme alors que le Code du travail (qu’une femme du MEDEF veut, par ailleurs, malmener) prévoit en son article L 104-2 l’égalité salariale entre homme et femme ! Moi, qui croyais qu’elles étaient supérieures, je suis déçu car j’ai la forte impression qu’elles se font bien manipuler, surtout dans les hautes sphères du pouvoir ou les étages supérieurs de la Tour Coupole ! Allez hop, une blonde houblonnée.
Enfin, « Femmes, on vous aime » et je vais déguster, avec modération une bière d’abbaye en méditant ces deux citations :
« Appeler femmes ‘le sexe faible’ est une diffamation ; c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si l’on appelle force la force brutale, alors, certes, la femme est moins brutale que l’homme. Mais si l’on parle de la force morale, la femme est bien supérieure à l’homme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes. Qui peut faire appel au coeur des hommes avec plus d’efficacité que la femme ?» GANDHI.
« On a raison d’exclure les femmes des affaires publiques et civiles ; rien n’est plus opposé à leur vocation naturelle que tout ce qui leur donnerait des rapports de rivalité avec les hommes, et la gloire elle-même ne saurait être pour une femme qu’un deuil éclatant du bonheur» Germaine de STAËL.

Courrier de l’APEC du 11 mars 2006 :
Témoignage de Madame Catherine Ferrant, Directrice de l’innovation sociale et de la diversité chez TOTAL.
– Pourquoi Total a décidé d’oeuvrer en faveur de plus de mixité ?
« Il y a d’abord un souci évident de compétitivité. Se passer des femmes reviendrait à se priver d’un potentiel humain important. Ensuite nous souhaitons être en phase avec nos marchés : n’oublions pas que la moitié de nos clients sont des clientes. Enfin nous sommes convaincus que des équipes diverses sont plus créatives. Et que la présence de femmes dans une équipe les enrichit. »

– Quelles sont les mesures mises en place chez Total ?
« Pour avoir accès aux postes de dirigeants, nos cadres doivent auparavant avoir occupé des fonctions exposées, notamment à l’étranger. Nous prenons donc soin de proposer le plus tôt possible ce type de poste à nos jeunes femmes cadres, afin qu’elles aient acquis cette expérience avant d’atteindre l’âge de la première maternité. Pour anticiper et gérer la maternité, nous veillons à proposer aux femmes des fonctions d’ingénieur en usine, fonctions très opérationnelles mais relativement sédentaires qui étaient jusque là plutôt réservées aux hommes. Enfin, nous assurons un suivi plus particulier des femmes qui reviennent d’un congé de maternité : pour qu’elles ne soient pas pénalisées financièrement par leur absence, nous leur garantissons l’année de leur maternité une augmentation de salaire au moins égale à la moyenne des augmentations perçues lors des trois années précédentes. »

NDLR : en ce qui concerne la bière c’est bien sûr avec modération et en dehors des lieux de travail.

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