Risé !

Ce n’est pas un poisson, en avril se déroule la foire de Mourenx avec cette année pour thèmes officiels : cultures et saveurs. Il faisait beau, le vent avait chassé momentanément les moutons noirs du ciel.

Question saveur, ayant à m’excuser auprès d’une amie, cuisinière lusitanienne, de la sentence lancée hardiment à son endroit : «Vous m’épatâtes, Amalia, par votre façon d’éplucher les patates, j’ai tenu à ce que vous le sussiez ! » ; j’ai versé, pour mon absolution, dans la restauration festive et ethnique du Portugal.  ‘Caldo verde’, ‘baccalo’ frite et patates arrosées d’un excellent vino verde !   Sans doute un petit travers des syndicalistes et des partenaires sociaux, il faut toujours ‘acheter’ la paix sociale plutôt que de laisser la situation s’enflammer ! Vent de fécondité1.

En parlant d’enflammer, cela me fait penser à la flamme de l’olympisme passée ce mois-ci à Paris encadrée de 3.000 policiers et 100 gardes du corps en rollers et 100 en tenue de sport, 65 motards, 160 CRS, et 32 véhicules. Certes symbole de la paix mais que de tensions, de salmigondis, d’embarras, de tracas diplomatiques autour de cette promenade solennelle et prométhéenne de la flamme olympique qui, depuis certains jeux de 19362 a connu des parcours chaotiques. Un vrai supplice chinois en France ! Les banderoles contestataires, au contraire des drapeaux de prières tibétains ont du mal à flotter aux vents. Mais le vent de la contestation a éteint la flamme (je ne juge pas, je constate)! Tout comme je constate l’entrée de la Chine dans le capital de TOTAL et comme disait un vieux prof lorsque j’étais, je crois, en 5éme, Marco Polo découvrit la Chine et les chinoiseries ! Nous, itou !Vent de castagne !

En 2002,  lors d’un voyage en Chine, dans un train, les employés du chemin de fer vendaient déjà des médailles commémoratives des jeux de 2008 … préparation professionnelle des jeux ! Soyons optimistes et allons gagner des médailles à Pékin. Vent de victoire !

Apparemment, les banderoles sont plus faciles à déployer dans les stades ! Cela a aussi soulevé un vent de contestation et là-dessus je suis choqué comme l’est  JC.Guillebaud3 qui écrit : « Trouvons naturel qu’on assimile le statut de chômeur à une tare, une infériorité ? Faut-il voir là, la preuve que prévaut de plus en plus dans nos sociétés  ce qu’il faut bien appeler un racisme social ?  Comme on le sait, les inégalités s’y sont creusées, l’égoïsme des riches est devenu décomplexé et les injustices tendent à devenir d’autant plus injuste que nous nous sommes peu à peu accoutumés à elles !»  Sur le social, les intellectuels sont aux abonnés absents, les syndicats occupés à se recomposer et à élaborer des stratégies pour flinguer tel ou tel congénère, l’opinion est anesthésiée par les médias, les stars et les traders paradent et les laissés pour compte indifférent même les politiques qui considèrent les chômeurs comme des zombis, jugés responsables de leur échec ! Voir les parachutes dorés et les valises de l’UIMM.   Vent de révolte.

Cela laisse des traces dans toutes les strates de notre société.

Face aux représentants syndicaux, combien de DRH dans le privé et/ou le public, négocient avec un tantinet de désinvolture et une once de mépris les augmentations de salaire, la couverture sociale, etc. Et, je vous fait grâce des problèmes des retraités tout en vous recommandant d’être bien attentifs et méticuleux lors de la préparation de votre départ en retraite car ensuite, il n’y a plus, malgré la bonne volonté de certains actifs,  de corde de rappel !Vent d’impuissance.

Je reviens à mon propos précédent, cela m’interpelle et me fait froid dans le dos car, hélas, le statut de chômeur peut être rapidement acquis ! L’exemple suivant est connu, voire ‘démago’, mais tant pis. Dans le milieu rural, pour changer un peu de l’industrie, les départements à fort potentiel touristique deviennent des coins :

  • de villégiature artificialisés et dorés pour une  certaine catégorie de population aisée,
  • de rancœur pour les populations autochtones jeunes.

Ces jeunes ruraux, poussés à quitter leurs villages, car la cohabitation entre néo-ruraux et ruraux n’est pas évidente, arrivent en ville grossir les rangs des chômeurs4. Vent moqueur !

Douce France, doux pays … nous ne sommes pas mous comme des chiffes et le vent fera toujours tourner les moulins, aussi vais-je derechef, arrêter de plagier l’homme de la Manche pour aller tenir mon tour de permanence des retraités au Stade Blanchard à Pau5 !

A suivre.

1 : à boire avec modération (caldo verde ou  soupe aux choux, baccalo ou morue, et vin pétillant). En Lusitanie, prrès du Tage, les juments sont fécondées par le vent. Fable, née de la fécondité des juments et de la multitude des troupeaux que l’on voit en Lusitanie (Portugal).

2 : d’après Yves Harté ( S.O Dimanche du 6 avril 2008)

3 : éditorialiste à S.O

4 : Selon le BIT, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans et plus) qui remplit les critères suivants :

  • « être sans travail », c’est-à-dire ne pas avoir d’activité, même minimale, pendant la semaine de référence ;
  • « être disponible pour travailler », c’est-à-dire en mesure d’accepter toute opportunité d’emploi qui se présente dans les quinze jours, sans qu’une tierce obligation soit une entrave au retour à l’activité ;
  • « rechercher activement un emploi, ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement ».

Selon l’ANPE, il s’agit des personnes sans emploi immédiatement disponibles, tenues d’accomplir des actes positifs de recherche d’emploi, à la recherche d’un emploi à durée immédiate et à temps plein. (catégorie 1 de l’ANPE, voir chômage en France.)

Selon Eurostat, pour être chômeur selon ce système statistique européen, il faut avoir été sans travail durant une semaine donnée, qui est nommée semaine de référence (soit moins d’une heure hebdomadaire d’activité) et avoir fait des démarches spécifiques en vue de retrouver un emploi, sans forcément s’être déclaré comme chômeur auprès de l’administration.

5 : il faut remercier ici le travail des adhérents du SICTAME, le  secrétaire du CE de Pau, le Président de la Commission des Sports et du Stade Blanchard qui ont oeuvré avec l’association des anciens du Pétrole d’Elf et TOTAL pour obtenir une permanence du CE au stade Blanchard. La Direction TOTAL, soucieuse de la sécurité (plan vigipirate) au CSTJF, a été active pour créer un demi-poste/CE, dédié à cette permanence, ce qui réduira notablement les déplacements des retraités à l’intérieur du CSTJF en les routant vers le stade Blanchard.

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